Des ressources financières pour une meilleure résilience du Complexe transfrontalier W-Arly-Pendjari

31/10/2019

Accord de financement du projet d’intégration des mesures d'adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe transfrontalier du parc W-Arly-Pendjari par le Fonds d’adaptation

L’Observatoire du Sahara et du Sahel vient de recevoir, en tant qu’entité régionale de mise en œuvre, une subvention du Fonds d’Adaptation, à hauteur de 11,5 millions de dollars environ, pour le financement d’un projet régional relatif au complexe transfrontalier du parc W-Arly-Pendjari partagé par le Bénin, le Burkina Faso et le Niger (ADAPT-WAP).

Le Projet ADAPT-WAP constitue pour l’OSS, le premier projet d’envergure régionale financé par le Fonds d’adaptation. Il devrait permettre de renforcer la résilience des écosystèmes et d’améliorer les conditions de vie des populations riveraines face au changement climatique à travers l’établissement d'un système d'alerte précoce multirisques relatifs aux sécheresses, inondations et incendies et la mise en œuvre de mesures concrètes d'adaptation. Son approbation vient couronner les efforts déployés par l’OSS et les trois pays bénéficiaires. 

Il est à préciser que l’OSS met également en œuvre, depuis 2017, un projet d’envergure nationale lié au renforcement de la résilience des communautés aux changements climatiques à travers la gestion intégrée de l’eau et des ressources connexes par bassin en Ouganda (EURECCCA), qui avait été approuvé par le Fonds d’Adaptation pour une durée de 4 années.

Qu’est-ce que le complexe W-Arly-Pendjari (WAP) ?
Le complexe W - Arly - Pendjari (WAP) est l'une des plus importantes compositions d'écosystèmes terrestres transfrontaliers en Afrique. Il est considéré comme étant le plus grand et le plus important continuum d'écosystèmes indemnes dans la ceinture de savane d'Afrique de l'Ouest. Partagé entre le Bénin, le Burkina et le Niger, ce réseau d'aires protégées se compose d'un certain nombre d'aires à statut et régime de protection différents. Les ressources naturelles du complexe WAP représentent un atout majeur pour les populations locales dont les moyens d'existence reposent principalement sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, les ressources forestières (bois et produits non ligneux) et le tourisme.

Cependant, le complexe du WAP est soumis à de multiples pressions et menaces, principalement des conflits d'utilisation, le braconnage, le surpâturage, l'expansion des terres agricoles, la transhumance, les feux de brousse, la pollution des eaux de surface, le changement et la variabilité climatiques, la pêche non durable et l'utilisation du bois et des produits non ligneux. De plus, le complexe WAP est situé dans une région agro-pastorale caractérisée par une forte variabilité interannuelle exacerbée par le changement climatique qui le rend plus vulnérable.

Quelles sont les principales questions traitées par le projet ADAPT-WAP ?
Le projet se concentrera sur les questions suivantes :

  • La sécheresse conduisant à des mouvements incontrôlés de pasteurs
  • Les inondations qui menacent la sécurité des populations et des plaines par la perte des récoltes
  • Les feux de brousse incontrôlés entraînant le rétrécissement des zones forestières et causés par des facteurs à la fois humains et naturels
  • L'expansion des terres agricoles qui accroît la pression sur les ressources naturelles et entraîne la dégradation des écosystèmes. 

Comment sera géré le projet ADAPT-WAP ?
Le projet ADAPT-WAP est mis en œuvre par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) en tant qu'entité régionale de mise en œuvre du Fonds d'Adaptation. A cet effet l'OSS recevra les fonds et les acheminera vers les pays bénéficiaires par l'intermédiaire de l’Unité Régionale d’exécution du projet. 

L’Unité Régionale d’exécution du projet constituée d’un groupe d’experts et d’expertes hébergée par l’OSS dirigera la gestion du projet et coordonnera son exécution en étroite collaboration avec les unités nationales d’exécution du projet des trois pays bénéficiaires pour mener à bien les activités du projet.

Dans ce cadre, une série de missions dans les 3 pays sont en cours/programmées au courant du mois de janvier 2020 en vue :

  • d’établir les premiers contacts avec les différentes institutions et structures nationales concernées des trois pays,
  • de réaliser la procédure de vérification diligente
  • et de passer en revue les conditions d’entrée en vigueur du projet
  • de planifier les activités à entamer.